La vie de saint Colomban nous est connue grâce à la plume zélée de Jonas de Bobbio, moine de cette fondation Italienne, qui, ayant suivi le père abbé dans ses pérégrinations, les mettra par écrit dès 640, soit 25 ans à peine après la naissance au ciel (c'est-à-dire la mort terrestre) de son frère bien aimé. Né en 540 d’une famille du Leinester, Colomban est au dire de ses contemporains un grand et beau garçon au port altier. Il est instruit puisque, en bon barde, il connaît les arts, la poésie, l’histoire, la philosophie et le rythme. Il a étudié Virgile, Pline, Salluste, Horace, Ovide et Juvénal. En vrai celte il restera sensible toute sa vie à la poésie et à l’occasion saura produire une pièce en vers latin à la façon d’Horace. C’est un homme décidé dont on redoute le caractère. Jeune moine, il est formé aux écritures et à la vie spirituelle par un maître prestigieux, Sinell, au monastère de Claun-Inis. Puis à Bangor dans "la vallée des anges", sous la direction du célèbre abbé Comgall, il est dressé sous l’austère mais salutaire règle de la milice du Christ. C’est à partir de ce monastère qu’il entreprend sa pérégrination pour Dieu. Cet exil volontaire, bien dans la tradition des moines irlandais, le conduit en 575 à accoster, en compagnie de douze de ses frères dont il a pris la tête, en Armorique, près du village qui porte encore le nom de Saint-Coulomb.